Photographe amoureuse et passionnée de sa ville, Paris, Marcella Martial privilégie l’insouciance et le spontané, le délassement, le laisser-aller. Elle nous ravit avec ses portraits de femmes noires décalés et colorés. Nous vous invitons à découvrir son univers, avant de découvrir son travail qui sera exposé du 7 au 9 octobre 2016 lors de la Galerie Ephémère de KAZoART, en partenariat avec ParisArtistes#.

Son parcours
Marcella Martial est née à Paris de parents guadeloupéens, Enfant, son oncle lui offre son premier appareil photo, un Minolta. Plus tard, elle s’inscrit aux cours du soir de photographie de la Ville de Paris, où très vite, ses professeurs lui disent qu’elle a une particularité, et qu’elle ne photographie pas comme les autres… Elle s’inscrit donc à l’Université Paris 8 Saint-Denis pour préparer un DEUG puis une maîtrise en Arts Plastiques spécialité photographie, C’est dans le cadre de ses études qu’elle décroche un stage au magazine de mode ELLE, qui lancera sa carrière.

Sa toute première exposition a pour thème « L’arbre et l’écorce », il s’agit d’une commande pour la mairie de Levallois-Perret. Suite à la parution de quatre de ses « Humeurs de femme » dans le magazine « Dealer de luxe », l’Assemblée Nationale ainsi que l’association « Ni pute ni soumise » lui passent commande en 2003 d’une « Marianne noire au bonnet phrygien », d’après la photographie « Rouge comme une pivoine ». L’œuvre est même exposée sur la façade du Palais Bourbon.
En 2010, elle commence sa série « Insouciance de l’enfance », dont quinze clichés seront exposés en 2015 au Salon Meloz à Paris. Puis, en 2013, son triptyque, « La sieste » est exposé au Salon des artistes de la Mairie de Paris, puis un deuxième, « Au bord de l’eau », l’année suivante, pour lequel elle obtient le deuxième prix.
En septembre 2015, seize clichés de sa série « Humeurs de femme » sont présentés à la galerie « En face ». Les photographies conservent leur format carré, hérité du format polaroid que Marcella Martial employait avant de passer au numérique.

L’avis de KAZoART
Photographe amoureuse et passionnée de sa ville, Paris, Marcella Martial privilégie l’insouciance et le spontané, le délassement, le laisser-aller. Elle aime capter les regards qui ne se pensent pas vus, les situations de la vie de tous les jours, et bien souvent, ce sont alors des anonymes qui sont ses sujets. Dans son travail, l’homme est intimement lié à l’urbain, qu’il habite et dont il profite. Un regard curieux et aiguisé transparait des clichés pris à la volée, profitant d’un noir et blanc héritier des grands photographes parisiens.
Avec ses portraits « Humeurs de femme », elle se lance dans un poème photographique, où le corps et les mots sont étroitement liés. Elle puise dans des couleurs riches, un noir profond et chaud, usant de cadrages rapprochés qui frisent le sensuel. Véritable hymne à la beauté et aux émotions féminines, presque autoportrait, véritable vision de la féminité.

#5 questions à Marcella Martial
K. Lorsque vous travaillez, réfléchissez-vous avant à ce que vous allez photographier, ou prenez-vous les clichés sur le vif ?
J’ai deux systèmes de travail. A l’instantané, d’abord, comme pour la série « La sieste ». Comme je le dis toujours, tout m’est offert Je pars avec mon appareil, et je parcours la ville. C’est instantané.
En revanche, pour « Insouciance de l’enfance », je pars dans un endroit choisi à l’avance, comme le parc André Citroën (dans le 15e arrondissement de Paris), je sais par exemple que s’il fait beau, il y aura les enfants qui s’amusent dans les jets d’eau.

K. Vos sujets de prédilection sont les portraits et la ville. Pourquoi ces sujets ?
La ville est une scène de théâtre. Si l’on regarde autour de soi, il y a des situations où l’on peut s’imaginer des histoires. Je suis une citadine, j’adore la campagne, mais je rends hommage à la ville.
K. Vous photographiez beaucoup les femmes, associées à des poèmes. Pourquoi ?
En fait, « Humeurs de femmes » est une forme d’autoportrait… A la rigueur, je pourrais faire des autoportraits, je sais le faire. Mais je trouvais plus intéressant de mettre en scène des femmes qui alliaient mes origines et ma région de naissance (ndlr : la Guadeloupe). Je trouve que la langue française est magnifique et colorée : j’ai voulu allier les deux. Avant de composer mes photos, je réfléchissais déjà à quelle phrase j’allais l’associer. Mais je suis aussi actuellement en train de travailler sur l’homme, et lors de l’exposition KAZoART à l’Oblique, on pourra voir mes « États d’Hommes ». Il y en a notamment un en ce moment, « Se faire des cheveux blancs », qui est exposé à la Mairie de Paris.
K. Une préférence pour le noir et blanc ? Et pour la photographie numérique ?
Le noir et blanc est intemporel. Concernant le numérique, je travaillais au début en argentique, mais je suis passée au numérique il y a 8 ans. Avec le numérique, il est plus facile d’obtenir par exemple un noir profond en retravaillant mes clichés.

>> Voir sa galerie sur KAZoART
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