Nous mettons en avant chez KAZoART le travail des photographes dont les styles, les techniques et finalement les univers très variés jalonnent notre galerie d’art en ligne. Comme la peinture, la photographie a connu différents mouvements liés à l’histoire des hommes et portés par des figures emblématiques. KAZoART vous propose un abrégé de cette épopée passionnante qui associe science et art. A suivre prochainement : notre Zoom sur la photographie 2ème partie (1950 à nos jours).

Les fondateurs
L’ingénieur français Nicéphore Niepce est bien l’inventeur de la photographie vers le milieu du 19e siècle. En s’associant avec lui en 1839, Daguerre lui confisque un temps la paternité de la découverte avec son « Daguerréotype ». L’Histoire, grâce à l’action de son fils Isidore, rendra finalement justice à Niepce.
L’image qu’il prend depuis sa fenêtre près de Chalon-sur-Saône en 1827 intitulée « Point de vue du Gras » est la plus ancienne photographie conservée à ce jour. Elle initie les recherches scientifiques et esthétiques qui vont s’intensifier rapidement par la suite et toucher différents domaines.

C’est l’époque où l’urbanisme en plein essor remodèle les axes de circulation et transforme l’espace. La Commission des travaux historiques de Paris mandate donc officiellement le photographe Charles Marville afin de conserver un témoignage et documenter l’évolution de la capitale.
Marville consacrera plus de 20 ans à cette tâche, entre 1850 et 1870. Il reste à ce jour environ 900 plaques photographiques de ce Paris en pleine métamorphose, parmi lesquelles les Tanneries de la Bièvre dont Marville observe scrupuleusement la lente déliquescence.

En 1888 l’industriel américain George Eastman fonde la société Kodak et révolutionne le petit monde de la photographie en lançant sur le marché le tout premier appareil portable. La Box Kodak contient 100 vues par appareil. La démocratisation du procédé photographique est en marche, illustrée par le slogan « You press the button, we do the rest ».

Le systématisme de l’utilisation de la photographie s’exprime déjà dans les milieux de l’information. La reproduction photomécanique permet ainsi à la presse de dupliquer des photos et d’illustrer ses articles. Dès 1902 la photographie est utilisée dans la presse quotidienne.
Le pictorialisme
Dérivé du terme anglais « picture », ce mouvement est le premier consacré internationalement à la photographie et s’étend de 1889 à 1914. Les photographes ne souhaitent plus seulement être considérés comme des techniciens capables de capturer le réel mais comme des artistes à part entière et ainsi rejoindre légitimement la société des Beaux-Arts.
Ils s’opposent à Eastman qui réduit à leur sens la photographie à un simple procédé mécanique et accorde à tout un chacun le privilège de l’expertise.

Robert Demachy, dans sa théorisation du mouvement pictorialiste, préconise le recours à la retouche afin de conférer un caractère unique et original à l’image : « Peut-être nous accusera-t-on d’effacer ainsi le caractère photographique ? C’est bien notre intention ».
La photographie devenue subjective ne restitue plus seulement ce qui lui fait face mais réinterprète le réel. Les photographes développent ainsi une esthétique particulière afin de contrer la standardisation des images.
La nouvelle objectivité
Elle naît outre-Rhin dans les années 20 et entre en résonance avec la crise sociétale et économique qui percute l’Allemagne juste après la première guerre mondiale. Ce mouvement représenté par Albert Renger Patzsch s’oppose au pictorialisme et à sa volonté jugée trop insistante d’affirmer sa subjectivité esthétique.

La vision désenchantée des photographes marquée par les horreurs de la guerre et influencée par l’ère industrielle s’attaque à une réalité plus prosaïque. Détachés des artifices, ils ont à coeur de décrire fidèlement le monde qui les entoure. Le beau surgit de ces visions étrangement ordinaires qui révèlent l’importance de l’oeil du photographe.
Le surréalisme
Ce mouvement, d’abord littéraire, est initié par le poète et écrivain André Breton qui fait paraître en 1924 Le Manifeste du surréalisme. Dans sa définition, le surréalisme se veut une « Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »
Ce vaste laboratoire expérimental qui s’est aussi exprimé dans la peinture (voir article Salvador Dali et le surréalisme) accueille tout naturellement la photographie qui se prête en effet volontiers à la démarche ludique et insolite des surréalistes.

Ainsi Man Ray explore les associations d’idées, Dora Maar élabore des compositions fantastiques, Roger Parry parcourt l’état de rêve, André Kertesz dissèque le sens dans la torsion des corps.
Tous se jouent de la technique du médium, la poussent jusqu’à ses limites et inventent d’autres formes d’expression.



La photographie humaniste
L’art étant toujours en prise avec l’Histoire, la photographie humaniste se développe juste après la seconde guerre mondiale. Elle épouse les difficultés et les espérances d’une époque qui panse ses plaies et pense son avenir comme elle le peut. L’univers de ce mouvement oscille donc naturellement entre la joie d’une liberté retrouvée et le triste constat d’une société inégalitaire.
Les fers de lance de ce mouvement majoritairement français sont les célèbres et immortels Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis, qu’on ne présente plus !



En écho sur KAZoART
L’intensité dramatique de la photographie en noir et blanc, à l’ère contemporaine de la retouche numérique et de la colorisation sans limite, continue de fasciner les photographes. Nos artistes KAZoART ont eux aussi été séduits.







A suivre sur KAZoART : l’article « Zoom sur la photographie époque 2 (1950 à nos jours) »
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