Pas une année ne se passe sans que le monde de l’Art contemporain ne soit secoué par une polémique d’ampleur. Celle concernant Jeff Koons a débuté il y a maintenant plus d’un an et ne semble pas vouloir s’apaiser… En annonçant son intention d’offrir une de ses œuvres, « Bouquet de tulipes », à la Ville de Paris, l’artiste américain s’est attiré les foudres des commentateurs. Retour sur le pourquoi du comment de cette polémique artistique !

Retour sur les faits
En novembre 2016, l’inénarrable Jeff Koons décide, en accord avec l’ambassadrice des États-Unis en France, de faire cadeau d’une de ses œuvres à la France, en hommage aux victimes des attentats de novembre 2015 à Paris. L’œuvre en question s’intitule « Bouquet de tulipes » et reprend les codes esthétiques chers à l’artiste – qui avait notamment été exposé dans les salons du Château de Versailles – avec des tulipes représentées en ballons de baudruche. Cette immense sculpture (12 m de haut, 8 de large et 10 de profondeur) doit être installée sur la zone piétonne en le Palais de Tokyo et le Musée d’Art moderne de la ville de Paris, dans le 16e arrondissement de la capitale.
Pourquoi cette polémique ?
Tout a commencé à cause de l’emplacement retenu. Les détracteurs de l’œuvre accusent Jeff Koons de vouloir profiter d’un lieu prestigieux pour se faire de la publicité, ainsi que de briser la perspective visuelle sur la Tour Eiffel. Sans compter les enjeux techniques liés à cet endroit, les salles d’expositions du Palais de Tokyo se situant juste en dessous, et le poids de l’œuvre étant évalué à… 38 tonnes ! Les intentions de l’artiste sont ainsi mises en doute, et beaucoup se demandent pourquoi ne pas plutôt installer l’œuvre à un emplacement en relation avec les attentats.

Mais ce qui a véritablement déclenché les passions est le coût de réalisation de l’œuvre. En effet, cette dernière n’existe pas encore… or sa fabrication et son installation coûteront un minimum de 3,5 millions d’euros. La Maire de Paris a, tentant d’apaiser les esprits, assuré que ce montant serait entièrement financé par des mécènes.
L’affaire est devenue bruyante à l’occasion de la publication d’une tribune le 21 janvier sur Libération, intitulée « Non au « cadeau » de Jeff Koons », signée par un collectif de personnalités du monde culturel (dont Frédéric Mitterand et Christian Boltanski). Les voix se multiplient ainsi pour dénoncer un cadeau perçu comme intéressé de la part de Jeff Koons, artiste devenu l’emblème d’un art industriel et parfois provocateur…
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