L’Expressionnisme : entre couleurs vives et forts contrastes
Devant l’Art expressionniste, on reste difficilement insensibles. La couleur peut être poussée à l’extrême tout comme l’étirement des corps. On est bien loin des paysages bucoliques et de la touche si vaporeuse des Impressionnistes. Ce n’est pas plus un mouvement artistique à part entière qu’une véritable réaction contre l’Académie et la société.
Par l’Expressionnisme, on exprime ses angoisses, ses ressentiments, sa frustration. D’abord pictural, le genre est porté par l’émotionnel. Le pinceau est généralement libre et la peinture appliquée en couches généreuses. On pourrait voir dans l’Art expressionniste une extension du Romantisme.
Van Gogh, Edvard Munch, James Ensor sont les premiers précurseurs du mouvement expressionniste dont le tout premier courant est né en 1905 à Dresde. Die Brücke, c’est son nom, se compose entre autres des peintres Ernst Kirchner et Erich Heckel, rejoints quelques années plus tard par Emil Nolde, Max Pechstein et Otto Mueller. A cette époque, cette première mouvance privilégie les sujets classiques tels que les paysages, la nature morte, la vie nocturne. Ils s’intéressent aussi au Nu, mais migrent rapidement vers des thèmes angoissants…
L’Expressionnisme allemand devient une école à elle seule. Une seconde mouvance voit le jour, Der Blaue Reiter en 1911 à Munich. Wassily Kandinsky en chef de file, accompagné d’Auguste Macke, Franz Marc et Paul Klee. A l’inverse de Die Brücke, l’expressionnisme devient abstrait avec Kandinsky, quand Marc privilégie les chevaux.
Quelles que soient les différences qui opposent les deux courants majeurs de l’expressionnisme allemand, ils ont en commun leur représentation du monde : couleurs vives, souvent violentes, exagérations des traits et déformation des corps. L’artiste expressionniste considère l’expression des sentiments plus que la beauté plastique. C’est bien ce que l’on retrouve dans la peinture moderne avec Van Gogh et ses champs déformés, tempétueux. Edvard Munch est sans conteste le plus grand représentant du mouvement avec son œuvre expressionniste "Le Cri".
Notre passionnante sélection d'œuvres expressionnistes
Les Artistes KAZoART profitent aujourd’hui d’un magnifique héritage en matière d'œuvres expressionnistes. Ce genre a cette particularité de permettre à chacun, qu’il s’agisse de l’artiste ou du spectateur, d’interpréter librement les sentiments et émotions véhiculés par l’œuvre.
C’est toute la projection de cette subjectivité qui fait la force de l’expressionnisme, qu’il soit abstrait, à l’image d’un Jackson Pollock pour la période contemporaine, ou plus en lien avec les deux courants allemands. Atmosphère de malaise, paysages tortueux, visages défaits, angoissés : les artistes de l’époque évoquaient ainsi leurs appréhensions liées à la première guerre mondiale.
Les couleurs fusent chez Boris Davy et MJB qui présentent des visages d’une grande force et pourtant si délicats. Chez Philippe Marlats, le travail de la couleur est essentiel mais il concentre son énergie sur la courbe des corps, leur chute, leur évanescence.
Un corps aussi repris chez Nathan Chantob, qu’il sublime, quel que soit le genre. Le corps est nu, tantôt un visage, parfois un buste, des mains, tout est prétexte à magnifier par-delà les faiblesses de l’être.
Le visage révèle ses profondes angoisses chez François Cognet : des traits tirés, des gueules cassées, déformées. Des âmes qui paraissent en souffrance et écorchées. Jean-Jacques Piezanowski présente ses réminiscences, son Intranquille, dont il dévoile une forme d’incertitude.
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