Enseignant en arts, la pratique personnelle de Dorian Mercier est principalement orientée autour du dessin à l’encre et de la gravure.
Dans "Chemins qui ne mènent nulle part", Heidegger postule que l’art advient là où l’œuvre ouvre un espace devant lequel le spectateur fait une expérience tout à fait inédite. Il explique ainsi comment l’espace ouvert par les Nymphéas de Monet nous fait perdre nos repères. Devant l’œuvre, il évoque le sentiment de ne plus savoir s’il doit marcher, nager ou voler.
Le travail de Dorian Mercier invite au même titre le spectateur à faire une expérience spécifique de l’espace, étrangère à celle que nos sens nous donnent dans notre vie ordinaire.
L’encre se déploie sur la feuille en créant des espaces formés par l’alternance de l’encre et de la réserve. En construisant une image très contrastée, en alternant les zones vides et d’autres saturées de détails, l'artiste aspire, par le biais d’un effet de saturation rétinienne, à capter l’attention du spectateur, à lui faire perdre ses repères pour susciter chez lui une rêverie poétique. Une rêverie où, parcourant l’espace de l’œuvre, le spectateur parcourt au même moment son espace intérieur.