Extrait de La série des natures mortes
« La viande est la zone commune de l’homme et de la bête, leur zone d’indiscernabilité, elle est ce «fait», cet état même où le peintre s’identifie aux objets de son horreur ou de sa compassion » - Gilles Deleuze Francis Bacon, Logique de la sensation.
Pour cette série, mon travail graphique, presque topographique, donne de près un entrelacs abstrait, gestuel et nerveux, comme des capillarités graphiques, des paysages… De loin, le dessin est hyperréaliste, le «jus » numérique unifiant le tout. Le nerf de ce travail serait l'opposition entre une « belle » manière et un sujet immonde. Avec cette opposition, j’essaye de toucher au sublime : ce qui est beau et effrayant tout à la fois. Il y a, en filigrane, un grand respect pour la bête, peut être une tentative de lui rendre sa sacralité, d’y prêter attention, une fascination d’enfant pour son « animation » (animal en grec, c’est ce qui est animé, ce qui possède une âme).