L'inspiration de Natalie LANSON visite aussi bien les espaces offerts par le végétal que ceux issus de l'imagerie médicale, mettant en lumière les territoires naturels. La finesse du trait d'encre noire surligne la transparence des couleurs choisies. Et pariant sur l'éternel, le solide et le fluide composent les dessins, dans une approche moléculaire. Les fils crochetés se font l'écho des dentelles végétales, ou des membranes cellulaires. L' « éternelle » est aussi le nom des plantes séchées que Nathalie LANSON protège sous leurs globes de verre, précieuses.
En s'approchant des objets, l'artiste s'écarte de la représentation. Ils paraissent alors comme suspendus, non figuratifs, et cependant liés au réel... tous, par un fil... Il s'agit de conserver la mémoire du fragile. Nous ferons ensemble une observation naturelle. Nous apercevrons les métamorphoses physiologiques. Notre intimité y rencontrera celle de l'arbre. Nous partagerons son oxygène. Ici, les fluides ficellent l'air de nos bulles, entortillent les petites âmes. Les sèves dans les ramures, comme un sang, une lymphe, résonnent en écho pulsatile : tout le vivant y croise son semblable. Et pourtant, si délicatement différent... Bénédicte HAAB-CAMON
