Nicolas Neyman a grandi entre les dessins de “Snoopy et les Peanuts”, de Charles Schulz, ceux du “Petit Nicolas”, de Jean-Jacques Sempé, et la peinture de Paul Colin (La Revue nègre, avec Joséphine Baker, Le Tumulte noir…), dont sa mère fut l’élève à la fin des années 60.
Si Nicolas se souvient avoir toujours dessiné, la révélation picturale arriva à l’adolescence, avec les découvertes d’Edgar Degas et d’Egon Schiele. La forme et la couleur du premier, la liberté du trait et la puissance du second.
C’est pour “jouer à Degas” que Nicolas choisit le pastel. En parallèle de son apprentissage du modèle vivant, il se mit à copier un dessin du maître chaque jour pendant plusieurs années. Objectifs : apprendre à regarder, apprendre à composer, apprendre à dessiner.
La force du pastel réside, a priori, dans la couleur. Dans les dessins de Nicolas, elle se trouve donc ailleurs. En ne travaillant quasiment que le noir, il détourne le médium de sa puissance première, réduit sa palette au maximum et, paradoxalement, en supprimant la couleur, apporte au pastel force et modernité.
Ultime paradoxe : en s’approchant de la photographie, les dessins de Nicolas restent très éloignés de toute forme d’hyperréalisme. Le figuratif, c’est de la forme. La forme, c’est de l’abstrait. Oubliez alors le noir du dessin, regardez les blancs qui se forment. Et si, finalement, ces visages, ces corps, n’étaient pas si éloignés de l’abstraction ?