Encadrement
Oui (70 x 60 cm)
Garantie
Vendue avec certificat d'authenticité
La série des natures mortes
« La viande est la zone commune de l’homme et de la bête, leur zone d’indiscernabilitété, elle est ce «fait», cet état même où le peintre s’identifie aux objets de son horreur ou de sa compassion » - Gilles Deleuze Francis Bacon, Logique de la sensation.
Pour cette série, mon travail graphique, presque topographique, donne de prés un entrelacs abstrait, gestuel et nerveux, comme des capillarités graphiques, des paysages... De loin, le dessin est hyperréaliste. Le nerf de ce travail serait l’opposition entre une « belle » manière et un sujet « immonde». Avec cette opposition, j’essaye de toucher au sublime : ce qui est beau et effrayant tout à la fois. Il y a, en filigrane, un grand respect pour la bête, peut etre une tentative de lui rendre sa sacralité, d’y prêter attention, une fascination d’enfant pour son « animation » (animal en grec, c’est ce qui est animé, ce qui possède une ame). Je cherche, avec ce travail, à renouer avec la fonction somptuaire de l’œuvre d’art.
Ce dessin tardif de la série est lié à une histoire triste : ce petit agneau est mort à la ferme où les enfants faisaient de l'équicie. La mère, peut être trop jeune, a refusée de s'en occuper. Le fermier a souhaité laisser faire la nature, malgré nos contestations. Je l'ai pris en photo à son dernier souffle, puis dessiné pour rendre une dernière tendresse à sa courte vie.