Sur la toile ou le papier marouflé sur bois, le geste pictural de Didier Goessens traduit l’élan vital, l’expression d’un souffle intérieur qui se libère en puissance. Peintures et dessins au graphisme nerveux, épuré, incisif, mélangent la fluidité et le dynamisme de leurs écritures.
Plongé dans des métiers créatifs
D’origine hennuyère, Didier Goessens vit aujourd’hui en France, à quelques kilomètres de la Lorraine belge. Issu d’une famille qui le plonge très tôt dans le bain bouillonnant des académies où ses parents enseignent le dessin, il parcourt ces lieux privilégiés, s’exerçant précocement à la gravure, au croquis, à la sculpture, à la photo...
Après une formation en PsychoPédagogie, ses études à l’Institut Saint-Luc (Liège) le conduisent à pratiquer un métier hors du commun, celui d’illustrateur de mode (MarieClaire, Flair, Feeling, nombreuses collaborations avec Olivier STRELLI, Gérald Wathelet, Musée du Cinquantenaire, expo universelle Séville 92,...). Également publiciste, graphiste, créateur de décors, et professeur de dessin de mode (La Cambre-Bruxelles, IFPME-Liège).
Il se consacre principalement à son travail de plasticien, accordant la part belle à des séries comme la suite des taureaux et des centaures, un ensemble de compositions à caractère floral ou des variations sur le thème du couple.
A l’école des maîtres, Didier Goessens apprend la rigueur, se consacre notamment à des recherches graphiques qui ne sont pas sans évoquer la calligraphie orientale ou l’art pariétal. Un parcours atypique de créateur, dominé par une pratique constante du dessin, qu’il fera progressivement évoluer vers l’abstraction lyrique.
Sublimer les corps, éterniser les courbes
Dans l’élan de la couleur, ponctuée d’accents, des séries au phrasé nerveux emportent le regard, justesse du ton, forces en équilibre. Didier Goessens utilise principalement des encres, et des acryliques diluées, jouant d’effets de glacis, sur panneaux, papiers de calligraphie marouflés, ou sur toiles... Plumes d’oies, brosses et pinceaux chinois, entre Orient et Occident, peinture rupestre et abstraction lyrique, murmure et capharnaüm, amours et succubes... un souffle passe.
L’émotion qu’il procure, reste, simplement. Comme s’il était pourtant possible de réconcilier l’intemporalité de l’art comme recherche du beau et du vrai, conceptualisme et contemporanéité.