Pour moi, la peinture est avant tout une pratique. J’ai toujours pensé que plus les moyens sont limités, plus l’expression est intense, cela explique sans doute par l’emploi presque exclusif du noir.
Le noir et le blanc me semblent avoir le caractère de simplicité, d’absolu et de rigueur qui me convient. Ma peinture se joue aussi dans la dualité du noir et du blanc et repose d’abord sur l’affrontement primordial de l’ombre et de la lumière. La démarche qui me semble récurrente à travers la succession de mes toiles est le refus de la description. Comme disait Paul Klee « l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible ».
La peinture est avant tout une expérience intérieure, un écran transformant mon rapport à l'extérieur. Où se fait-elle, quelque part entre le regard et la main ? L’interprétation d’une peinture est entièrement laissée à la liberté de celui qui la regarde. Dès lors, je cherche à ce que ces grandes formes noires posées dans le silence et la lumière s’offrent dans un seul regard, à chacun d’y donner sens...