Rendre tangible la complexité de la perception.
Voyager au-delà des apparences, c’est ce que s’est assigné la peinture moderne. Un peintre choisit son plan de perception et le développe en l’amplifiant.
Solen Floch tente de revisiter la question de la perception de l’instant vécu. Il pense en effet que l’instant offre toujours au moment de sa captation, de manière diffuse, par bribes et lambeaux, plusieurs plans de perception : extérieur/intérieur, souvenirs/présent/projections, idées/sentiments…
Dès lors, l’objet pictural créé par Solen Floch consiste à rendre tangible ces plans de perception multiples et, à confronter le spectateur avec l’extrême complexité du réel, son étrangeté, jusqu’à, peut-être, un sentiment métaphysique de l’existant.
De ce point du vue, parce qu’elle est un lieu figé et mouvant, lieu de solitude et de foules, de vide et de plein, la ville excite singulièrement ces multiples plans de perception. En ce sens, la peinture de Solen Floch est urbaine. Mais pas seulement. Elle ne s’arrête pas à la surface des murs et des vitrines car l’instant n’est pas une image publicitaire, lisse et au propos explicite. Elle prétend offrir au regard l’indicible de la vie.
La peinture de Solen Floch, si elle se veut une métaphysique du palimpseste, du débris, du lambeau, n’est cependant pas désespérée. S’inscrivant dans un mouvement dynamique et optimiste, elle se déploie sans cesse pour renaître et reconstruire à partir de ces riens !
