Adepte du Wabi-Sabi, cette philosophie d'origine japonaise qui consiste à accepter et à reconnaître la beauté dans l'imperfection des choses qui nous entourent, Franz Alias crée des images du temps présent de façon qu'elles paraissent surgir d'une autre époque. Le terme « wabi » évoque la simplicité, la solitude, le rustique et l'élégance à la fois, celui de « sabi » la beauté qui a vécu, la mise en valeur de l'âge et de l'usure, la patine.
Une touche un peu destroy, des rayures aléatoires, du grain, des défauts, des taches inattendues, un ton suranné, ses images ressemblent à des photographies d'un ancien temps, bien qu'elles soient d'aujourd'hui. Il cherche à parler du temps, celui qui passe, celui qui reste, ces choses et ces vivants qui le traversent. Il s'agit de solliciter le lecteur, ou le spectateur, à propos de sa propre place, de lui proposer de s'interroger sur sa présence passagère face à la durabilité des choses.
En adoptant de vieux appareils photos argentiques et en utilisant des pellicules noir & blanc périmées, Franz Alias s'insinue dans le questionnement même de sa démarche : dépositaire de ce matériel, il se destine à lui prolonger l'emploi, à lui chercher le défaut et à en créer de supplémentaires, dans le but de se rapprocher délicieusement de l'imparfait.
Les photographies sont tirées par l'artiste sur papier washi, ce papier conçu à partir de fibres naturelles d'Asie, puis contrecollées sur toile sur châssis, un effet de matière est ensuite appliqué pour un rendu texturé.