Au début des années 80 Monique Wender a réalisé une série de peintures, les Vaches pixellisées, simulant les images basse résolution générées par les ordinateurs de l’époque. "J’avais pris des photos de vaches, et avec les outils de l’atelier vidéo de l’ENSAD, je les ai capturées, incrustées les unes dans les autres, colorisées, dans l’intention de trouver un nouveau mode de représentation et d’en faire des peintures. À la fin des années 80 sont apparus les premiers micro-ordinateurs."
Dès le début des années 90 elle a pu transformer les images qu'elle capturait avec une caméra vidéo noir et blanc de surveillance après les avoir récupérées dans la presse (comme les artistes le font aujourd’hui avec internet). Ces images nombreuses et manipulables à l’infini n’ayant pas de support (sauf l’écran), elle a imaginé des objets sur lesquels elles pouvaient s‘appliquer, et des installations sur des thèmes en rapport avec la profusion des images: Zapping, Cocon d’images, Flux d’images, Packages d’images, Hommage à Monet.
De 1994 à 1996, pour réaliser l‘installation Packages d’Europe, Monique Wender a voyagé à travers notre continent afin de prendre des photos. "Chaque objet de cette installation est comme un cliché de l’Europe car j’y ai mélangé les photos de plusieurs pays, tout en y répétant systématiquement les mêmes thèmes: architecture, industrie, portrait, paysage, guerre. Là, l’ordinateur m’a servi à transformer les couleurs, la luminosité, parfois la composition, pour que les photos jouent ensemble au sein d’un même objet." La réalisation a duré deux autres années et elle a présenté ce travail pour la première fois en Angleterre, au Kent Intitute of Art and Design, en 1998.
De 1999 à 2005, toujours à partir des photographies qu'elle a pris en Europe, elle a réalisé trois carnets de voyages interactifs: Tableaux mouvants: Le port de Rotterdam, La Ruhr, L’Irlande, et la version dvd vidéo du Port de Rotterdam. En 2006, après les périples dans les villes d’Europe, les installations de photographies et les films d’animations, elle a recommencé à peindre, parallèlement à la photographie. Ces voyages lui ont redonné le goût de la prise de vue, et de nouveaux sujets: les paysages urbains et par conséquent, les gens dans la ville.