Née en 1954 dans le Nord de la France, d’un père céramiste-musicien et d’une mère musicienne Nadine Defer rêvait de faire « les Beaux Arts ». Privilégiant la sécurité de l'emploi, comme ses parents, elle devient infirmière, tout en apprenant à travailler la terre avec son père. En 1984, elle s'installe dans le sud de la France et fréquente assidûment des ateliers d’aquarelle, puis de dessin avec modèles vivants. C’est la révélation : « Je travaillerai le corps ! ». Elle suit de nombreux stages, fréquente les Beaux-Arts de Toulon, participe à de nombreuses expositions et remporte des prix. En 2010 elle quitte son emploi pour se consacrer à la peinture.
Nadine Defer recherche une peinture riche, construite, où graphisme, matières et couleurs s'articulent pour un sujet : le corps humain. Sa démarche se résume au "vivant", sans prétention socio-politique, ni bavardage. La toile devient "peau", support de l'expression corporelle. Le représenté tend à disparaître au profit d'un corps vécu, celui de l'artiste, mais aussi celui du spectateur. Les grands formats permettent d'ailleurs cet engagement corporel par la gestuelle.
Tout commence et finit par le dessin, travail d'après modèles vivants. Attentive à un geste, un regard, un raccourci, ou bien simplement une cambrure, une main, un pied, un genou, Nadine Defer ressent une émotion quasi kinesthésique qui guide le choix de ses lignes pour ses dessins préparatoires. Sa palette est originale, osée et personnelle comme une sorte de signature. Une prise de risque assumée, expressionniste, qui participe à la force de son travail. Les couleurs font matière en s'affirmant par une certaine autonomie : coulures, empâtements, toile vierge par endroits, créant du débordement, de la spontanéité et de l'inattendu. C'est probablement là que se trouve cachée la dimension "pulsionnelle" de ses tableaux.
"Le corps, est un sujet passionnant. Il ne peut laisser indifférent car chacun peut ressentir sa force impliquante. Nus ou visages, le corps toujours nous capte." Nadine Defer