Stephan Laplanche est né en 1970, vit et travaille à Paris.
La peinture abstraite de Stephan Laplanche se situe hors des modes de l’art contemporain dans la continuité de la seconde génération des expressionniste abstraits américains, Norman Bluhm, Joan Mitchell, Richard Diebenkorn... prolongeant ainsi le grand mouvement de ce qu’on appelle «action painting».
Il suit en 1985 les cours de l’atelier Janos Ber. Il apprend l’observation, les techniques du fusain et de l’huile et s’attache à une perspective picturale à travers les problèmes de composition, de masse, de rythme et d’expression. Touché par l’impact émotionnel de la peinture d’un Sam Francis ou d’un Bram Van Velde, Stephan Laplanche se plonge dans l’abstraction, décidé à y explorer la liberté et la force d’expression qu’elle permet.
Chez lui, le travail semble toujours en cours. La toile est le théâtre de la lutte entre création et destruction. C’est de cette lutte, des traces de cette lutte que surgit l’émotion. La peinture est l’expérience du temps et de ce qu’il en reste. la peinture est la tentative de s’approprier le temps et d’en faire un point de fusion. Superpositions de taches ou constructions structurées, il se sert des couleurs et du dessin afin de provoquer des équilibres précaires et un mouvement qui rend compte du tableau en train de se faire, de son énergie. Ses couleurs sont intenses, parfois à la limite de la saturation. Les couleurs inconnues, non voulues, inconscientes, n’apparaissent que dans ce rapport de force, c’est ce qu’il appelle «l’érotique de la couleur».
Son travail se situe entre affirmation de soi «l’agir» de Hartung et le retrait, l’attention portée à l’accidentel mais aussi le respect dû à la matière. Fort de ces allers et retours incessants, il fait le pari que la toile est le lieu de découverte d’un langage personnel et mystérieux, et la possibilité de le partager. Pour Laplanche, la peinture n’est pas seulement la fabrication d’un objet résultant d’un agir ou d’un désir personnel, c’est le point de rencontre avec la plus ancienne forme artistique humaine et aussi la plus immédiate, où le désir brut de laisser une trace et l’expérience du temps hors de soi se mêlent dans un geste simple - un coup de pinceau sur un support. Laplanche reprend à son compte ce que Dubuffet dit de ce geste simple : «il est toujours à la limite du barbouillage le plus immonde et misérable et du petit miracle».