Peinture à l'huile, figurative mais non descriptive, le support figuratif n'étant qu'un prétexte à m'exprimer au travers et par la couleur et les rythmes colorés. L’artiste se doit de repenser en termes nouveaux son approche de la réalité extérieure. La mémoire n’est pas souvenir mais devenir, elle ne se retourne pas, pas plus que le soleil peint n’a souvenir du soleil, mais devenir de soleil.
Ce que l’artiste voit, il ne se l’approprie pas, il n’a d’autres moyens de le rendre au monde qu’en le peignant, et peindre là, n’est pas dépeindre, en faire le tour pour dégager par une découpe, mais l’engager jusqu’au saisissement.
Je peins des présages muets. Il ne faut pas croire appréhender une réalité objective, c’est nous même qui sortons du tube, pressé par nos propres doigts. La couleur de la peinture n’est pas la couleur du monde. La peinture est un monde, qui n’est pas le monde, même quand elle en montre les images. Un tableau doit avant tout reproduire la pensée intime de l’artiste qui domine son modèle, et non pas un asservissement de l’artiste au sujet. Les plans en se simplifiant se condensent. Simplifier la composition au profit du rythme des couleurs.
J’ai épousé la couleur. Je parle avec mes couleurs, écoutez moi avec vos yeux ! Peindre avec des couleurs qui ont une joie et qui portent en elles la force et la tranquillité qui reposent.