La Saône, des reflets, des bouquets d’eau, des ronds d’eau, c’est la poésie du regard qui s’offre à nos yeux...
L’eau, la pluie, les auréoles, les aréoles, c’est tout un art de l’éphémère que Nadine Pillon développe ici, en une architecture savante et paradoxale, fixant à tout jamais ce qui ne dure qu’une seconde.
Tout un monde en plongée, un monde à l’envers, des ombres d’ombres, des arbres trembleurs, des nuages prisonniers du courant, tout un univers dématérialisé, réduit à ses gouttes de pluie. Réduits ? Non, car ce monde est un monde en expansion. Je vois dans ces doublures du réel autre chose de plus enivrant. Et le peintre le sait bien qui se laisse aller à l’inframonde, aux apparitions d’en bas, et qui sort du simple réalisme pour accéder à l’abstraction.
Des ronds de couleurs, des fragments de vitraux… Mais il y a mieux. C’est toute l’énergie de l’univers qui surgit dans les couronnes d’eau rebondissantes. « Tout un monde dans une goutte d’eau », comme le chantaient les poètes soufis. Il y a ici quelque chose d’animiste, de musical dans cet enchantement cosmique. Le chant de l’univers. Il n’y a qu’à faire le silence en soi et l’on entendra cette ronde des planètes.
Michel Lagrange. Ecrivain poète
Nadine Pillon est membre de la prestigieuse Fondation Taylor et de la Maison des Artistes Paris. Elle participe à de nombreux salons, tant sur le marché local qu’international. Elle est récompensée par de nombreux prix et ses œuvres sont présente dans de nombreuse collections privées, en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada…