Dominique Emard vit et travaille à Orléans, il enseigne le dessin et la peinture.
Ses toiles « vu du ciel » sont élaborées à partir de photographies issues de satellites d'observation ou de web-cams. Il a toujours porté un intérêt particulier à la géographie, les cartes et les atlas. C'est donc très naturellement qu'il collecte ces images sur le web, là où elles se développent et pullulent par milliards. Elles lui servent à ébaucher la structure de ses tableaux et à en donner la tonalité d'ensemble. Ensuite son travail consiste à interpréter librement ces photographies, à digérer leur froideur et leur inhumanité et à mettre en lumière leurs évidences et leurs paradoxes. Par le biais de l'épaisseur de la peinture et le jeu de la couleur, il leur attribue une matérialité qu'elles ne possèdent pas. "J'aime également jouer avec leur échelle, ce qui me permet de mettre en œuvre petits et grands formats, de confronter vides et pleins, et d'avancer sur la frontière nébuleuse; figuration/abstraction."
Son choix se porte généralement sur les villes ou sur les traces de notre civilisation humaine. Mais il ne les sélectionne pas au hasard.
" Il faut que l'image retenue possède un intérêt graphique et qu'elle soit liée de près ou de loin à une émotion personnelle ayant pour origine un texte, un film, une musique, un souvenir, une « sensation géographique » ou un contexte géopolitique. La peinture est un moyen archaïque de prolonger la vie d'une image « moderne » numérique, super-accélérée, en mouvement perpétuel. Elle la ralentit, l'empâte, l'embourbe, et au final, la ramène au silence et à l'immobilité. La peinture fait corps avec l'humanité." Dominique Emard