"En cette période où la compréhension des arts se soumet à la dictature de l’analyse scientifique, il existe une dimension, il existe une position de la peinture comme son propre médiateur. Où la peinture n’a pas besoin d’éducation, apparaît une dimension qui lui est propre et qui n’entre pas dans le domaine des considérations. La peinture absolue. Ce travail sera considéré par certains comme un travail de maturité, où les intuitions essentielles se conjoignent, sans esprit de système. Elle extrait aujourd'hui la quintessence du « message» post-expressionniste qu'elle décline selon des thématiques intemporelles : l'exil de Dieu, la liberté, la connaissance, le désir, le mal et la mort, la renaissance. Ce travail n’est plus de la représentation mais de la présentation, la présentation du langage de la peinture. Tout se fonde sur une lecture pas à pas de la création du monde, à travers ses outils les plus premiers ; que sont des questionnements comme intérieur/extérieur, être/ non-être, dit/non-dits, ses allusions que seul peut comprendre celui ou celle qui a répudié les promesses illusoires de la traduction, toute interprétation est une petite mort : le travail de la peinture est le fruit de ce patient cheminement. Partant d'une intuition profonde la peinture dégage le patrimoine universel de sa gangue moralisatrice pour en restituer la vitalité enthousiasmante. Mettant à portée de tous la richesse infinie du sacré, la peinture nous donne ainsi à contempler le divin derrière ces images qu'un « exil existentiel » nous fait parfois lire comme terribles. Autant de sujets qui sont au coeur de tout savoir, à l’heure de l’esthétique relationnelle, pour peindre il nous faut croire au père Noël, cet espoir en restitue tout le souffle." Bernard Pons