Cherchez le loup : J’expose depuis 1992. Sans être dans l’expression d’une réelle schizophrénie, je me livre depuis 2000 à un jeu contraint des identités : un loup pour en cacher un autre, j’ai aussi exposé sous d'autres identités, hétéronymes totémiques... Cette démarche finalement déroutante m’a mené à envisager mon travail artistique comme un objet à géométrie variable à travers lequel je poursuis une pratique plastique fragmentaire liée aux motivations du regard.
De quelles pensées, la peinture peut-elle, encore, être le lieu ? Pour ma part, j’ai toujours été sensible au fait de couvrir des surfaces par une matière colorée ; encore elle décore ou inscrit des messages. Ma pratique des premières années a été nourrie par dada, le jeu des abstractions du XX e siècle (Antoni Tapies, occupant pour moi une place prépondérante) puis viennent des artistes comme Gary Hume ou Franz Ackermann. Ainsi sans être dans l’expression d’une pratique refuge, car je ne veux exclure aucun support de réflexion, je reste attaché à un geste pictural dans lequel j’essaie de privilégier en les juxtaposant incidence du hasard, processus de fabrication et (économie des) moyens mis en œuvre : peindre avant de représenter ?