Christophe Hohler est un artiste peintre plasticien qui possède la double nationalité, Française et Suisse. Il est né en Suisse en 1961. Il vit et travaille actuellement en France. Il est diplômé de l'école des arts décoratifs de Strasbourg.
"Les personnages que Christophe Hohler met en scène ont quelque chose de fascinant. Le terme de fascinant ne rend pourtant pas avec suffisamment de précision ce qui se produit exactement au moment où nos yeux se posent sur ces personnages. En fait, ces frêles silhouettes s’offrent à nous avec une évidence si déconcertante que nous en sommes bouleversés.
En contemplant ces êtres désarmés, saisis à des moments anodins de leur existence, nous réalisons combien nos regards sont conditionnés, entravés. Depuis longtemps, les convenances ont recommandé de ne pas dévisager avec trop d’insistance nos semblables. Ne doit-on pas soigneusement éviter de croiser trop longtemps un regard ? La bienséance nous interdirait-elle aujourd’hui de voir l’autre (de le comprendre) ?
Christophe Hohler lève ce tabou, en tant qu’artiste, en tant qu’homme, il refuse de se conformer à ce genre de convention. Alors, quand on lui pose la question d’où proviennent toutes ses figures, l’artiste répond en toute simplicité « c’est en peignant que le sujet se révèle ».
Voilà un certain temps, en effet, qu’il n’a plus besoin de modèle devant lui pour donner un corps à ses silhouettes. C’est que sa vigilance mentale mobilise sa mémoire visuelle et son empathie. Cette fusion guide ses mains, et en quelques traces fulgurantes surgissent Celui-ci, Personnage 12-01, Individu 1, Groupe de réfugiés… Car il peint vite, très vite. Il faut l’avoir vu, ne serait-ce qu’une fois : en quelques lignes colorées, il invente un corps et lui assure l’allure désirée. On comprend alors qu’il a intégré une multitude d’observations et qu’il a mémorisé les formes que peuvent prendre certains états psychiques. Et il les érige en véritables images symptomatiques. Il modèle la figure avec son jaune, avec le bleu, le rouge. Le rouge surtout, celui de la vie.
Il ne cherche pas l’individualité, ni la ressemblance, il débusque, avec une précision infaillible qui lui est propre l’humanité dans les êtres. Il en capte une part intime, leur fragilité, leur dignité lumi- neuse. Celle que nous refusons de voir et qui justement ici nous fascine."
Claude ROSSIGNOL
Ses oeuvres sont exposées régulièrement en France, Suisse, Norvège et Allemagne.