"Créer c’est donner de l’ordonnance au chaos dans un excès de beauté pour mieux révéler la vérité du monde"
Engagé jusqu’en 1987 dans l’abstraction pure, le travail de Vincent Verdeguer fut d’abord une introspection plastique de la toile en surface et en profondeur au moyen de supports multiples – toile, métal, bois, papier ciré, huile, vinyle….
L’exposition au musée de Toulon en 1988 : "le corps, la galère : noir et blanc et le photographique", devient le véritable point de départ de l’œuvre plastique de Vincent Verdeguer.
Il accumule des clichés au gré des séjours et des voyages, créant ainsi comme une « réserve » de motifs, en attente d’assemblage, de résonnance. Cette dernière, il la nomme "greffe", née de la rencontre entre les matériaux mêlés, triturés, désorganisés qui sont détournés de leur nature première et créant ainsi une hybridation entre photo et peinture.
La photographie est ce que le corps est à l’âme, un embrayeur de création visible ou invisible. Elle est aussi un moyen de distanciation, donneur de sens, qui permet le retour au sujet, alors que l’énergie, l’attaque de la pâte picturale et réintroduit la matière perdue de la photo.
Vincent Verdeguer est un alchimiste. Son œuvre est vivante, organique. Le papier à texture brute, archaïque, renvoie au corps, à la peau, à l’incarnation.
Aux frontières des matériaux, il fait advenir un espace entre réalité et imaginaire, qu’il nomme « l’Entre Monde », dont l’aura vient interpeller le regardeur.