Né en 1958, Hervé Bailly-Basin a suivi des études d’arts plastiques et de philosophie. Centrée initialement sur la peinture, sa pratique artistique s’est transposée dès la fin des années 80 dans les techniques alors émergentes de l’imagerie numérique. Cette virtualisation de la pratique picturale devint pour lui un moyen de « rêver » la peinture, et d’en explorer plus librement les potentialités esthétiques et poétiques. La possibilité d’enchaîner en séquences visuelles les états successifs de l’image-tableau le conduisit bientôt à la production de peintures animées, dont la sonorisation (« quand l’immobilité se brise, le silence se déchire… ») suscita de nombreuses collaborations avec le monde de la musique contemporaine, et plus particulièrement avec le compositeur Tristan Murail.
Le grand prix audiovisuel de l’Académie Charles-Cros, décerné à Hervé Bailly-Basin en 2002, a consacré cette évolution vers des œuvres transdisciplinaires, dont la lecture image par image ne cesse cependant de faire apparaître une multitude de tableaux, dont il ne lui aurait été possible de peindre qu’une infime partie s’il s'en était tenu à sa pratique primordiale. Conscient du fait que l’emploi des techniques numériques l’a amené à « modéliser » implicitement sa manière de peindre, il a entrepris ces dernières années de formaliser les chaînes de traitements traduisant l’« algorithme secret » dont il avait présumé l’existence dans un article écrit pour la revue Nov’Art – l'équation génératrice des tableaux qu’il a cœur, à présent, de réaliser.