Chloé Coislier formée en artiste à la Sorbonne, la source de son travail est la photographie argentique.
Elle détériore les images via différents procédés, allant de la chimie à la peinture. Cela la mène à l’exploration des failles de la mémoire, aux troubles neurologiques, ainsi qu’à la fragmentation des corps et aux formes de libertés.
"Par le biais de mes photos je souhaiterais démontrer que la tentation de croire au mythe de l'objectivité en photographie s'opère lorsque nous cédons à la tentation de croire à l'objectivité de nos perceptions et de nos souvenirs. En se laissant aller à une ouverture d'esprit, en acceptant l'inconnu et l’innommable, nous pouvons nous ouvrir à de multiples impressions toutes aussi intéressantes.
J'aimerais amener le spectateur à introjecter des choses imaginaires, inconnues, sans qu'il n'éprouve une quelconque crainte, comme une sorte de nouvel apprentissage du monde par le biais de l'assimilation psychédélique ainsi que de l'ordre affectif avec les émotions et les sentiments que lui seul sera capable d'éprouver.
J'adopte une méthode de déconstruction, de transformation en espérant plonger le spectateur dans un univers onirique tout en étant rattaché à une réalité. On discerne plus ou moins mes sujets, et leurs corps se détachant, ou bien se fondant dans des matières abstraites de couleurs et de formes aléatoires. Noyées en elles, s'enfonçant au cœur d'un tout qui s'émancipe d'un monde tenace.
J'étudie également la représentation plastique du psychisme pur. Il est aujourd'hui possible de faire un scanne de notre cerveau de manière très scientifique, réelle et objective. A l'inverse, je voudrais offrir une vision de ce que les méandres des pensées pourraient être à leur état brut. A l'instar d'une sonde, mon appareil capturerait ces instants de dérives pures et libres de vagues rêveries éphémères."