Jean-Martin Barbut est photographe auteur, compositeur, il vit et travaille à Marseille. Il questionne l’illusion du réel, le rapport de la conscience au temps et à l’espace. Son parcours de vie et ses lectures l’ont amené à constater une distorsion entre l’expérience sensible du réel et son expérience intelligible.
A partir de la contemplation de la Nature, qui est pour lui une porte d’accès à l'essence des choses, sa démarche est autant philosophique qu’esthétique. Il est profondément contemplatif et c’est en observant sa mémoire des instants, en tentant de discerner l'émotionnel des faits, qu’il essaye de se frayer un chemin au travers de l’illusion de l’expérience des phénomènes et des représentations incomplètes qui en résultent.
Son travail est allégorique, il tente d’y évoquer le peu que l’on sait de la nature des choses, ou du moins d’amener à questionner nos certitudes sur l’expérience du monde. Dans cette série photographique, il a pris l’eau comme support métaphorique de son propos parce qu'elle a la particularité de se présenter à nous sous différents états, à l’image de l’intimité de la matière dans les laboratoires des physiciens. Son travail est profondément inspiré par la lecture des analyses du réel de Schrödinger et du groupe de Copenhague, mais aussi par les intuitions des présocratiques comme Démocrite ou Protagoras ainsi des grands mystiques comme Augustin d’Hippone, en particulier ses réflexions sur le temps.
Jean-Martin Barbut adapte toujours sa technique au questionnement qu’il évoque pour ne pas entrer dans un système. Il n’affirme jamais rien, il préfère proposer des voies de réflexion.
David Brunel, Docteur en philosophie esthétique, écrivain, photographe, dit de son travail sur les vagues dans son texte « La Prose de Poséidon » :
[…]
Des images fixes.
Oui.
Mais, comme jamais auparavant, mes yeux ont bougé devant ; dedans.
[...]
"L’effet de coupe, l’utilité de la marge, la démonstration du cadrage, du hors-champ laissé sur place, dans l’espace. Les vagues de Jean-Martin Barbut rejoignent bien les nuages d’Alfred Stieglitz (sa série Equivalents), elles convertissent une nature sauvage, installée hors sens, indocile, autonome, en un langage graphique, un parler propre, une langue reconnue, celle de l’image.
Effets de coupe donc – Graal de la photographie."
[…]