Le travail de l’argile à l’origine de toutes ses sculptures rappelle le rapport essentiel de l’homme à la terre. Sophie Bocher cherche ainsi à revenir à une forme de primitivisme où l’émotion s’exprimerait de la manière la plus épurée et authentique possible.
Entre forme sculpturale et émotion brute
Sophie Bocher est sculpteure depuis 20 ans. C’est au détour d’un apprentissage de la peinture, du dessin et de la sculpture aux Ateliers des Beaux Arts de la ville de Paris pendant 3 ans qu’elle apprend, expérimente et définit son propre style. Depuis 2014, son travail est tourné vers l'expérimentation des matériaux, bronze, plâtre, ciment, grès et de leur propriété singulière. Le grès chamotté et le béton sont choisis pour leur aspect brut, et pour donner une impression de minéralité et de dénuement.
L'artiste est empreinte du travail de grands sculpteurs comme Brancusi ou Henri Moore. Une parole d’Henri Moore peut faire écho à son travail : « Le grand et éternel problème est de combiner la forme sculpturale ainsi que la sensibilité et la signification humaines, c’est-à-dire de conserver la forme primitive avec son contenu humain. »
Une mise en valeur des formes à travers un équilibre constant
Les oeuvres en plâtre ou en bronze de Sophie Bocher sont lisses et tendues, elles dégagent de la douceur, du calme et de la sérénité. La couleur, lorsqu'il y en a, sert à souligner les effets de matière obtenus et mettre en valeur les formes.
Au milieu de la diversité des textures se crée un équilibre entre abstraction et figuration, ramenant l'idée de l'humain à sa forme essentielle et universelle. Dans les œuvres plus abstraites, l’équilibre se crée souvent par des recompositions possibles de l’oeuvre qui se trouve en mouvement constant, les modulations des éléments de la sculpture étant souvent possibles.
Thierry Savatier, historien de l'art et journaliste, a écrit sur le blog culture du Monde.fr un article complet sur son travail : http://savatier.blog.lemonde.fr/2017/05/24/les-sculptures-epurees-de-sophie-bocher/
À lire : Interview de Sophie Bocher sur le blog de KAZoART