Michèle Jarnoux, les filiations secrètes de la matière
« Je souhaite sortir des sentiers, rechercher l’émotion par l’innovation. »
Les sculptures de Michèle Jarnoux mixent la céramique et le verre fusionné, deux matières particulièrement indociles qui nécessitent l’expertise manuelle et la patience.
Amoureuse de la nature, ses travaux témoignent de la préservation de l’environnement et du monde marin, redonnant à la nature son relief et ses particularités. C’est un rêve en devenir, tendu des profondeurs de la mer vers le ciel.
Dédiée entièrement à la sculpture depuis 2011, sa démarche artistique se fonde sur la recherche de la transformation de la matière. Sans modèle, ni dessin au préalable, l’artiste se laisse porter par son imaginaire. La forme nait de ses mains. Accident et contrôle s’influencent, se répondent et font sens ensemble.
« Je visualise mon travail et mes mains sculptent. Mes doigts sont mes yeux. »
Sa première série intitulée Empreintes et Variations qu’elle élabore de 2011 à 2013 donne naissance à des personnages sortant de la roche, à la limite de l’abstraction. Puis sa série Mémoires de la Mer illustre en 2013 ses recherches sur les effets de la matière texturée évoquant le corail et de l’association du verre et de la céramique.
Une découverte de 2020 née d’un heureux hasard que l’artiste analyse et maitrise depuis, rassemble au centre de la sculpture le verre qui mousse comme l’écume. L’effet est particulièrement surprenant et réussi. Ce surgissement d’une part de merveilleux est une véritable expérience au cœur de la matière.
Extrait texte Caroline Canault Critique d’Art.