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Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire

Le corps, le mouvement et la femme nourrissent le travail de l'artiste Marie-Christine Palombit. Une évidence pour cette amoureuse des autres, et pour nous ! Rencontre avec le coup de cœur de la Rédaction.

Par Cécile Martet | 22 août 2023

Bonjour Marie-Christine. C’est un vrai plaisir de faire plus ample connaissance avec vous ! Comment a débuté votre carrière artistique ?

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit en atelier

C’est en 1990 que tout commence. J’ai alors 33 ans et décide d’arrêter mon activité d’architecte d’intérieur pour me lancer vers ma propre création. Mes rencontres avec Ben Ami Koller, peintre, dessinateur, et Gérard Bignolais, sculpteur, sont décisives. Ils me soutiennent et m’orientent dans le monde de l’art et de ses difficultés.

Durant toute cette année-là, j'ai envoyé une grande quantité de dossiers. Ils étaient tous sur papiers avec de nombreuses reproductions photographiques. J’ai essuyé de nombreux refus. Mais je me souviendrai toujours de ma première réponse positive pour le salon des Femmes Peintres et Sculpteures du Grand Palais, dans lequel Camille Claudel avait exposé. 

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit en atelier

L’organisatrice m’avait écrit dans son courrier de retour : « Venez nous rejoindre, votre boulot est superbe, vous serez hors catalogue puisque tout est bouclé, mais je tiens à ce que votre travail soit présent sur notre salon cette année ». J’ai pensé qu’une première sélection pour un salon exclusivement consacré aux femmes artistes, à « l’arrache », n’était certainement pas un signe anodin.

Comment se déroule généralement l'une de vos séances de travail ?

En ce qui concerne la peinture, je prépare et fabrique des carnets à l’aide de papiers faits main que je fais venir de Pékin. C’est un papier murier appelé « Peau du dragon » que j’affectionne particulièrement pour l’aspect vivant de sa texture et pour sa capacité à absorber toute « la cuisine » que je lui impose !

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit en atelier

En 2007, un film de l’INA formation met en scène mon travail plastique « Faire corps ou le geste créateur » sous la direction de Bernard Monsigny.

Pour la calligraphie organique, j’utilise un papier gravure très épais, j’investis l’espace des feuilles en y apposant des empreintes ou des monotypes avant même de prévoir une séance avec le modèle.

Ce qui m’intéresse dans le mouvement du corps de la femme n’est pas tant esthétique ou extérieur, c’est son mouvement intérieur qui m’intéresse.

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit, Le remembrement 4, Technique mixte (72 x 74 cm)
Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit, Le remembrement 6, Technique mixte (72 x 74 cm)

Je me souviendrai toujours de ma première réponse positive pour le salon des Femmes Peintres et Sculpteures du Grand Palais, dans lequel Camille Claudel avait exposé. 

Comment choisissez-vous vos modèles ?

Je choisis un modèle avec qui j’ai une complicité naturelle, bien entendu.

Dessiner à partir d’un modèle est un instant précieux. La rencontre de l’instant présent, ensemble, est toujours une belle traversée, un moment de partage irremplaçable.

En 2015, Marcel Nakache réalise A la lumière du geste et du trait pendant une séance scénographiée durant laquelle je réalise les « Calligraphies organiques » avec mon modèle.

Quelle(s) synergie(s) pouvez-vous faire entre votre activité d'architecte d'intérieur exercée durant plus de 10 ans et votre carrière artistique ?

En fait, la réelle synergie se situe plutôt entre mon activité artistique et celle de l’enseignement que j’ai délivré pendant plus de quarante ans dans les écoles supérieures d’art, d’architecture, ou d’art appliqués.

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit en atelier

L’architecture intérieure a été indispensable pour former mon regard sur la (ma) création et un véritable levier pour découvrir, à la fois, ma propre nature d’artiste et d’enseignante.

Découvrir et explorer ce que la vie m’inspire et me dicte par le biais de la création plastique, puis le synthétiser sous forme pédagogique et tenter de le transmettre, est un mouvement naturel et vertueux dans lequel je me sens complète.

La femme, son corps, et plus généralement son mouvement sont le cœur battant de votre Œuvre. Que cherchez-vous à raconter ?

Ce qui m’intéresse dans le mouvement du corps de la femme n’est pas tant esthétique ou extérieur, c’est son mouvement intérieur qui m’intéresse. Celui qu’on ne voit pas de prime abord, celui qui vient des tripes, de la posture du corps, celle qui exprime sa nécessité de se mouvoir avec des actes essentiels et souvent primaux, tels que marcher, courir, sauter, gratter, griffer, se prostrer, se replier…

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit, Femme entre ciel et terre, danser comme le feu, Technique mixte (140 x 140 cm)

Ces représentations deviennent « archétypales » et racontent des histoires de vie, de naissance, de mort, de tourments, de replis, mais aussi d’expansion, d’états d’être, d’instincts premiers, d’émotions contenues dans le sanctuaire que représente le corps.

La fragmentation des corps et leurs recompositions facilitent le « remembrement » recherché par toutes femmes engagées sur le chemin du Féminin Sacré.

Il y a quelques années, vous êtes partie en Arizona rejoindre quarante femmes pour une marche passionnante dans le désert. Quelle influence a eu ce périple initiatique sur votre démarche artistique ?

Suite à ce voyage et à la pratique de rituels amérindiens, j’ai réalisé vingt œuvres de 140 x 140 cm, sur papier marouflé sur toile, que j’ai appelées Femmes sauvages entre terre et ciel et entre ciel et terre.

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Couverture du livre Femmes sauvages de Marie Christine Palombit

Aussi, le livre Femmes sauvages, paru en 2020 aux éditions de L’œil de la femme à barbe, restitue ce voyage, contenant la reproduction des vingt toiles dans leurs deux versions, jour et nuit, et des extraits de mon journal de bord.

Ce périple initiatique m’a permis de plonger encore plus profondément dans l’écoute intérieure que nécessitent mes pratiques de dessinatrice et de peintre. 

Pratiquer le dessin instinctif sans projection préalable révèle, une fois l’œuvre achevée, le sens caché de ce qui émerge. Cette approche me permet de « digérer » à la fois le sens de ma propre humanité et celle du monde extérieur.

Marie-Christine Palombit : Le corps comme sanctuaire
Marie-Christine Palombit, Le remembrement 2, Technique mixte (72 x 74 cm)

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